dimanche 30 octobre 2011

NEHEMIE 8.1-12 (Fête de la Réformation)

 8 Alors tout le peuple s'est rassemblé comme un seul homme sur la place qui fait face à la porte des eaux. Ils ont demandé au scribe Esdras d'apporter le livre de la loi de Moïse, prescrite par l'Eternel à Israël,
2 et Esdras, qui était aussi prêtre, a apporté la loi devant l'assemblée. Celle-ci était composée d'hommes et de femmes, de tous ceux qui étaient aptes à la comprendre. C'était le premier jour du septième mois.
3 Esdras a lu dans le livre depuis le matin jusqu'à la mi-journée, sur la place qui fait face à la porte des eaux, en présence des hommes et des femmes, de ceux qui étaient en âge de comprendre. Le peuple tout entier s'est montré attentif à la lecture du livre de la loi.
4 Le scribe Esdras se tenait debout sur une estrade en bois, fabriquée pour l'occasion. A côté de lui, à sa droite, se tenaient Matthithia, Shéma, Anaja, Urie, Hilkija et Maaséja, et à sa gauche Pedaja, Mishaël, Malkija, Hashum, Hashbaddana, Zacharie et Meshullam.
5 Esdras a ouvert le livre de façon visible pour le peuple dans son entier - puisqu'il était surélevé par rapport à lui - et lorsqu'il a fait ce geste, tout le peuple s'est mis debout.
6 Esdras a béni l'Eternel, le grand Dieu, et tous les membres du peuple ont répondu: «Amen! Amen!» en levant les mains, puis ils se sont prosternés et ont adoré l'Eternel, le visage contre terre.
7 Josué, Bani, Shérébia, Jamin, Akkub, Shabbethaï, Hodija, Maaséja, Kelitha, Azaria, Jozabad, Hanan et Pelaja, qui étaient lévites, expliquaient la loi au peuple, et celui-ci est resté debout sur place.
8 Ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu'ils avaient lu.
9 Le gouverneur Néhémie, le prêtre et scribe Esdras et les Lévites qui donnaient des explications ont dit à l'ensemble du peuple: «Ce jour est un jour saint pour l'Eternel, votre Dieu. Ne prenez pas le deuil et ne pleurez pas!» En effet, le peuple tout entier pleurait à l'écoute des paroles de la loi.
10 Ils ont ajouté: «Allez manger un bon repas et boire des liqueurs douces, en envoyant des parts à ceux qui n'ont rien préparé, car ce jour est un jour saint pour notre Seigneur. Ne soyez pas tristes, car c'est la joie de l'Eternel qui fait votre force.»
11 Les Lévites calmaient tout le peuple en disant: «Taisez-vous, car ce jour est saint. Ne soyez pas tristes!» 12 L'ensemble du peuple est donc allé manger et boire, envoyer des parts à d'autres et s'adonner à de grandes réjouissances. Ils avaient en effet compris les paroles qu'on leur avait exposées.




Chers frères et soeurs,
chers amis

Ce dimanche est celui de la Fête de la Réformation. Comme chaque année, notre église rend grâces à Dieu pour ce qu'il a accompli par le biais des Réformateurs qui, tel Martin Luther, ont balayé les ténèbres qui avaient fini, dans le christianisme médiéval, par voiler le pur message de Jésus-Christ.
Mais je ne veux pas passer trop de temps à parler de Luther, Calvin, Cranmer et des autres. Si nous sommes reconnaissants pour leur oeuvre, nous n'oublions pas que c'est Dieu qui a été à l'origine de cette dernière, et qu'ils n'ont été que d'humbles serviteurs.
Non, n'oublions pas l'expression latine qui a été au coeur du mouvement de Réforme: Soli Deo Gloria! A Dieu seul soit la Gloire! A Dieu seul! C'est l'idée centrale de la Réforme, car si nous reconnaissons que Dieu seul est saint et absolu, cela nous mène naturellement à reconnaître que seule la Bible, sa Parole est autorité ultime dans l'Eglise et que notre salut vient tout entier de lui, « sans aucun mérite de notre part » (sola gratia et sola fide)
C'est sur ce thème du Soli Deo Gloria que je voudrais que nous méditions ensemble ce matin.
Il s'agit avant tout d'un thème profondément scripturaire, que nous retrouvons encore et toujours dans les pages de nos Bibles. Quand Dieu dit par la bouche de son prophète Esaïe « Je ne donnerai pas ma gloire à un autre » (Esaïe 48.11), il veut dire que rien dans nos vies ne devrait être en compétition avec lui. C'est le sens réel du premier commandement: « tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face » (Exode 20.3).
Notre famille, notre carrière, nos biens, rien de tout cela ne devrait avoir la priorité sur Dieu. Et cela est logique et sain: il s'agit d'apprendre à distinguer les créatures du Créateur, les dons de celui qui nous les a donnés.
Dieu insiste pour que nous reconnaissions sa souveraineté. Il insiste pour occuper la première place dans nos vies. Mais pourquoi? Dieu manquerait-il de confiance en lui? Aurait-il besoin d'être constamment rassuré? Bien sûr que non. Paul nous rappelle que Dieu « n'est pas servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, le souffle et toute chose. » (Actes 17.25)
Vous voyez, frères et amis, cette parole nous dit que si nous sommes là, cela dépasse de loin les intentions de votre père et de votre mère. Dieu vous a donné « la vie et le souffle ». Ce n'est pas votre intellect ou votre travail qui vous a donné « toute chose », mais Dieu. Et si Dieu est bien l'auteur de « tout don parfait », alors c'est à lui que doivent revenir la louange, l'honneur et la gloire.
Mais la question demeure « pourquoi Dieu insiste t'il poiur que nous reconnaissions sa souveraineté? ». S'il n'a pas besoin de notre louange, s'il n'a pas besoin de notre service, pourquoi Dieu veut-il occuper la première place dans notre vie? Dieu veut que nous le mettions à la première place parce que c'est seulement en le glorifiant que nous pourrons expérimenter une joie durable.
Toute joie, tout bonheur vécus en dehors de Dieu s'évaniront bien vite. C'est ce qu'avait déjà découvert le roi Salomon quand il demandait « qui peut-jouir de quoique ce soit, en dehors de Dieu? » (Ecclésiaste 2.25). Salomon avait tout: la richesse, les femmes, la puissance mais à la fin de sa vie, il a reconnu que la vraie joie ne vient qu'en jouissant pleinement de Dieu.
Soyons honnêtes, et reconnaissons que tous les humains veulent être heureux. C'est une chose saine, normale et légitime. Se complaire dans la souffrance est le signe d'une maladie, d'un désordre. Mais cette recherche du bonheur s'égare quand nous cherchons le bonheur ailleurs qu'en Dieu. Dans notre quête du bonheur, nous devons comprendre que le bonheur le plus durable et le plus profond ne peut se trouver qu'en Dieu. Et ici, attention à la préposition: je ne vous dis pas que le bonheur vient de Dieu, je vous dis qu'il se trouve en Dieu. Dieu n'est pas comme le génie de la lampe d'Aladin, qui ouvrait les coffres remplis d'or et d'argent, mais comme le dit le livre de Job: «le Tout-Puissant sera ton or, ta réserve d'argent. » (Job 22.25)
Le Petit Catéchisme de Westminster, un des textes de la Réforme, dit que « le but principal de la vie de l'homme est de glorifier Dieu et de trouver en lui son bonheur éternel ». Il y a quelques années, le pasteur John Piper a proposé d'un peu modifier la phrase et de dire « le but principal de la vie de l'homme est de glorifier Dieu en trouvant en lui son bonheur éternel ».
En clair, plus notre satisfaction en Dieu est grande, plus il est glorifié en nous.
Ne servez jamais Dieu par devoir: encore une fois, il n'a pas besoin de votre service. Servez Dieu parce qu'il est la source de la vraie joie.

Pemettez-moi d'illustrer mon propos: «Imaginez que j’arrive chez moi à 18 h 30, ma femme ouvre la porte; c'est le jour de notre anniversaire de mariage. Et je lui offre un bouquet de fleurs. Elle me dit : «Ah ! C’est formidable, merci !». Si je réponds : «je ne fais pas cela par plaisir, je le fais parce que je suis ton mari, il faut que je le fasse, c'est mon boulot, rien de plus». Eh bien, c'est raté. Mais le mari honore sa femme quand il dit : «Vraiment tu me fais plaisir et c'est par gratitude, que je t'offre ma reconnaissance, j'ai du plaisir à donner ceci». C'est pareil avec Dieu. On n'est pas là de façon désintéressée pour donner à Dieu ce qu'il faut lui donner. (Mieux vaut ça que rien du tout !) Mais le meilleur, c'est que nous ayons une gratitude profonde qui n'est pas théorique mais expérimentée et réelle et que nous louions Dieu de la plénitude de ce plaisir.

Nous sommes là au coeur de l'identité du christianisme authentique. Etre chrétien, ça ne veut pas dire suivre un certain code moral, chanter certains hymnes ou réciter tel ou tel credo. Ces choses sont utiles, mais ne suffisent pas. Etre chrétien, cela veut dire prendre plaisir en Dieu, qui s'est manifesté en Jésus-Christ. C'est aimer Dieu « de tout notre coeur, de toute notre âme et de tout notre pensée » (Matthieu 22.37).

Il n'est pas question ici de devoir. Personne n'a à dire à l'enfant qui reçoit le jouet tant attendu le jour de Noël qu'il doit être content. Personne n'a à dire à la personne qui retrouve un emploi qu'elle doit être heureuse. Personne ne dit à ceux qui trouvent le compagnon d'une vie qu'ils doivent déborder d'allégresse. Quand nous recevons un cadeau (une grâce), notre réponse naturelle est de l'apprécier et de remercier celui qui nous l'a donné.

Comment cela se traduit-il dans la vie du chrétien? Et bien, dans ce cas, le don et le donneur sont identitiques. Dieu nous donne le plus grand cadeau possible dans l'univers: lui-même. Notre réponse naturelle devrait donc être d'apprécier ce qui nous est offert et de remercier celui qui nous l'apporte. Et sin ça n'est pas le cas, alors demandez-vous si vous avez jamais été vraiment conscient du don de Dieu, de ce qu'il veut vous donner. Demandez-vous si, dans votre vie vous n'êtes pas en train de passer à côté de l'essentiel.
Ne faites pas d'erreur: nous avons été créés pour prendre plaisir en Dieu. C'est à cela que David nous invite: « Goûtez et voyez combien l'Eternel est bon! Heureux l'homme qui cherche refuge en lui! » (Ps 34.8) et plus loin « Fais de l'Eternel tes délices » (Ps 37.4). Paul, lui, nous exhorte ainsi: « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur! Je le répète: réjouissez-vous! » (Philippiens 4.4). Et c'est le même message qu'Esdras a adressé au peuple d'Israël dans le passage du livre de Néhémie que nous venons de lire.

Les juifs exilés à Babylone venaient de revenir dans leur pays et de rebâtir les murailles ruinées de Jérusalem. Le peuple s'était assemblé et avait demandé à Esdras de lui lire «le livre de la loi de Moïse ». Et notre texte nous dit qu'ils écoutèrent la Parole de Dieu, qu'on leur expliquait «  depuis le matin jusqu'à la mi-journée » ( au passage, quel différence avec beaucoup de chrétiens qui ne supportent plus de sermons faisant plus de 20 minutes!!) et que tous se montrèrent «attentifs à la lecture du livre de la loi ».

Vous voyez, le peuple n'était pas seulement en train de rebâtir des murailles. Il était aussi en train de rebâtir sa vie, et cela provoquait une soif de la Parole de Dieu. Les Israëlites, tout comme les chrétiens du 16eme siècle qui purent retrouver la Bible de façon directe pouvaient dire comme David « Combien j'aime ta loi! Je la médite toute la journée. » (Psaume 119.97)

Ce que ce passage montre, c'est une vraie passion pour la Parole de Dieu. Avons-nous la même dans les églises protestantes actuelles? Laissons-nous toujours la Parole de Dieu être notre guide sûr, notre seule lumière dans un monde chaotique? Les Israëlites étaient passionnés par la Parole parce qu'ils y attachaient un grand prix. Nous avons toujours de l'intérêt pour ce qui a du prix à nos yeux: notre famille, nos passions, etc...

Et la chose passionnante dans ce passage, c'est que l'on voit la Parole agir. Nous ne lisons pas un vieux livre de légendes, nous lisons la Parole divine qui est rendue vivante et efficace par le Saint Esprit. La Parole a eu son effet chez les Israëlites: le v. 9 nous dit que « le peuple tout entier pleurait à l'écoute des paroles de la loi ». Le peuple pleurait parce que, confronté à la Parole de Dieu, il prenait conscience de son indignité, de ses fautes accumulés, des occasions gâchées et du temps perdu. Mais Esdras n'a pas voulu qu'ils demeurent dans cet état « Ne prenez pas le deuil et ne pleurez pas! » leur a-t'il dit. Quelle devait être alors la bonne attitude pour le peuple d'Israël: «  Allez manger un bon repas et boire des liqueurs douces, en envoyant des parts à ceux qui n'ont rien préparé ». Esdras dit au peuple de célébrer, Esdras dit au peuple d'organiser un grand banquet, une grande fête!! Et pourquoi cette célébration? Parce que « c'est la joie de l'Eternel qui fait votre force. »

Si vous accordons vraiment un prix à Dieu et à sa fidélité, nous autres chrétiens seront regardés comme des gens qui aiment célébrer. Ce goût de la louange n'a pas à s'exprimer nécessairement dans des cultes contemporains (et bruyants) ou dans des liturgies vénérables, mais sans doute devenues trop lourdes pour nos petites paroisses. Ne confondons pas la forme et le fonds. Ce qui compte, c'est une adoration véritable, née d'une relation profonde avec un Dieu vivant et présent. Le reste n'est qu'accessoire.
Alors que nos cultes, que nos vies quotidiennes montrent que nous prenons plaisir en Dieu.

Souvenez-vous: la seule façon d'apprécier le don est de prendre plaisir en celui qui l'a donné. Nous ne sommes pas ici pour « rendre la pareille » au donneur, même si, naturellement, notre coeur nous pousse à entrer dans cette logique contraire à la grâce. Nous sommes là pour prendre plaisir en tout ce que Dieu nous a donné.

Et les dons de Dieu sont magnifiques. Je ne parle pas ici seulement de la mort de Christ et de sa résurrection. En effet, Dieu continue à se manifester encore aujourd'hui par ses innombrables actes de grâce. La fidélité que Dieu a montrée dans le passé en Christ renforce notre foi dans les grâces futures.
Dieu ne s'est pas contenté de se donner à la Croix il y a 2000 ans: il se donne à nous tous les jours, par son Esprit. La base de notre joie n'est pas seulement ce que Dieu a fait pour nous, mais aussi ce qu'il fait aujourd'hui et qu'il fera demain; un Dieu dont les bontés se renouvellent chaque matin.

La Réforme nous a permis de redécouvrir le message de la Bible. C'est pour cela qu'elle est encore actuelle, parce que l'Evangile de Christ est plus que jamais actuel et pertinent dans notre monde. La Réforme a appris aux chrétiens à louer Dieu seul, pas parce qu'il a besoin de notre louange, mais parce que nous avons besoin de le louer. Nous avons besoin de la joie qui se trouve en Christ seul.

Alors, aujourd'hui, goutez et voyez comme l'Eternel est bon. Mettez de la lumière dans votre vie en prenant plaisir en Dieu.

dimanche 23 octobre 2011

MATTHIEU 22.34-40


34 Les pharisiens apprirent qu'il avait réduit au silence les sadducéens. Ils se rassemblèrent35 et l'un d'eux, professeur de la loi, lui posa cette question pour le mettre à l'épreuve:36 «Maître, quel est le plus grand commandement de la loi?»37 Jésus lui répondit: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée.38 C'est le premier commandement et le plus grand.39 Et voici le deuxième, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.»


Chers frères et soeurs en Jésus-Christ,
chers amis,

Nous continuons nos lectures dominicales dans l'Evangile de Matthieu.

Prenons tout d'abord garde au contexte. Les premiers versets de notre texte indiquent clairement que les Pharisiens avaient un plan: tenter Jésus, le mettre à l'épreuve, lui faire dire quelque chose qui va lui faire perdre sa popularité auprès des foules. On n'est pas seulement ici dans un débat théologique. Les Pharisiens tendent un piège à Jésus et leur action s'inscrit dans une opposition gloable au Seigneur.
Cela Matthieu nous le dit de deux façons. Tout d'abord, le v.34 dit que les Pharisiens se rassemblèrent. Cela peut paraître un détail, mais c'est en fait une allusion au Psaume 2 qui dit « Les rois de la terre se soulèvent et les chefs se liguent ensemble contre l'Eternel et contre celui qu'il a désigné par onction ». Matthieu se réfère à ce passage, et il dit que les Pharisiens se sont rassemblés, qu'ils se sont ligués ensemble. Ligués ensemble, c'est sous-entendu « contre l'Eternel et celui qu'il a désigné par onction ». Matthieu vous dit, en filigrane, que quelque chose de terrible est en train de se passer. Ce n'est pas seulement les Gentils, les païens qui s'opposent au Messie envoyé par le Seigneur, ce sont les chefs du peuple qui se liguent contre lui. Et si vous lisez le reste du Psaume 2 quand vous rentrez chez vous, vous verrez comment Matthieu prend parti en le citant. En tout cas, Matthieu vous indique que les chefs du peuple d'Israël se sont mis au même niveau que les païens qui rejetent le vrai Dieu.
Le deuxième indice que Matthieu nous donne se trouve dans le verset 35 où il est précisé que le maître de la Loi pose une question à Jésu « pour le mettre à l'épreuve ». Ce terme, Matthieu l'emploie aileurs quand il décrit ce que fait Satan quand il tente Jésus dans le désert. Pour Matthieu, cette opposition humaine à Christ est la continuation de l'adversité satanique qu'il a premièrement essuyée.
Cette histoire, comme les précédentes que nous avon lues depuis quelques semaines, est une histoire d'opposition, d'affrontement. Et si les disciples ne sont pas plus grands que le maître, nous réalisons alors que la vraie église devra elle aussi toujours rencontrer l'adversité dans son témoignage de la vérité. Nous appartenons sur cette terre à ce que l'on appelle l'Eglise militante (ou combattante). Nous avons à lutter contre les puissances spirituelles qui veulent contrecarrer l'Evangile, contre les fausses doctrines qui viennent polluer la vraie foi, contre notre propre laisser-aller aussi parfois.
Oui, nous sommes dans un combat, comme Jésus l'a été, et avec Jésus qui est à nos côtés aujourd'hui. Alors, comme nous y invite l'épître aux Hébreux:« 12 Fortifiez donc vos mains défaillantes et vos genoux flageolants
13 et faites des voies droites pour vos pieds, afin que ce qui est boiteux ne se démette pas mais plutôt soit guéri. » (Hébreux 12.12-13)


Je voudrais à présent attirer votre attention sur le v.36 et sur la question qui est posée à Jésus. C'est une question beaucoup plus sérieuse que celle des Saducéens sur la résurrection. Pour les Saducéens, seuls des gens un peu simplets pouvaient croire en la réusrrection et ils ne faisaient que s'amuser avec Jésus. La question des Pharisiens, elle, est plus riche de sens. Quelle est notre obligation suprême dans la vie? Comment devons-nous nous comporter? Elle vaut la peine d'être méditée...même si elle a été posée dans un mauvais esprit...Pour pièger Jésus. Pourquoi le professeur de la Loi pensait-il au juste que cette question allait mettre Jésus à l'épreuve? Il est bine diffcile de le savoir au juste.
Certains pensent qu'il existait peut-être au sein des Pharisiens un débat réel sur la question. Quel était le plus grand des 613 commandements de la Loi de Moïse? Dans ce cas, la question cherchait à impliquer Jésus dans une débat qui ne le concernait d'ailleurs pas, pour l'engluer et compromettre son ministère.
Peut-être y a t'il aussi une part de provocation, un peu insultante. On sait que chaque Juif pieux disait le Shema Israël, la confession de foi juive deux fois par jour. Le Shema, c'est Deutéronome 6.4-5: « Ecoute, Israël! L'Eternel, notre Dieu, est le seul Eternel.Tu aimeras l'Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. » Et c'est le passage, que Jésus va citer; un passage qu'encore une fois, tous les juifs connaissaient. Poser cette question à Jésus, c'est un peu comme demander à un pasteur luthérien s'il connaît le Notre Père...Alors, poussons ce Jésus à bout en le traitant comme un idiot: nous verrons bien comment il réagit.
Enfin, il est plus probable que les Pharisiens voulaient pièger Jésus sur son rapport à la Loi. C'est la grande accusation des Pharisiens contre Jésus dans l'évangile selon Matthieu: Jésus va contre la Loi de Moïse. Alors, en posant cette question, ils espèrent peut-être lui faire dire que les commandements, ce n'est rien, que Moïse ne compte pas, pour pouvoir l'accuser d'hérésie.


La réponse de Jésus peut être résumée en quelques mots « aime Dieu et ton prochain ». Mais dans ces versets, Jésus nous montre implicitement que notre amour envers Dieu et notre prochain tire sa source dxe l'amour que Dieu nous a manifesté en Christ. Mais il nous faut d'abord préciser quelque chose. IL nous faut clairfier ce que l'amour, l'amour chrétien n'est pas. Si l'amour est au coeur de la foi et de la vie du chrétien, rien ne peut être pire que d'avoir une vision faussée de ce qu'il est.
Le vrai amour n'est un sentimentalisme mièvre et douceureux de bisounours.
Le vrai amour n'est pas une excuse pour le péché et l'hérésie.
Le vrai amour n'est pas ce poison qui fait dire à certains que tout se vaut.
Le vrai amour n'est pas un torrent d'émotionalisme.
Mais alors, qu'est-ce que cela veut dire « aimer Dieu »? Immense question. Pour moi, cela veut dire « prendre plaisir en lui ». Et, par conséquent, nous aimons notre prochain, nous rechercons son intérêt parce que nous prenons plaisir en Dieu. Quelles sont les marques de cet amour pour Dieu? Car il y en a. De la même façon qu'un homme ne peut pas dire qu'il aime sa femme s'il ne prend pas soin d'elle, s'il ne lui témoigne pas la moindre affection, notre amour pour Dieu peut se mesurer par notre communion avec lui. Aimons-nous sa Parole? Aimons-nous passer du temps avec lui chaque jour dans la prière? Aimons-nous le culte auquel il nous convoque? Trouvons-nous notre contentement en Dieu et pas ailleurs? Aimons-nous le Dieu des bénédictions plus que les bénédictions de Dieu?
De la même façon: détestons-nous le péché et l'erreur? Car nous ne pouvons pas aimer Dieu et ce qu'il réprouve en même temps. Aimer Dieu nous fera toujours détester certaines choses, nous fera toujours refuser de nous associer avec elles. Tout cela, frères et soeurs, ce sont des signes de bonne santé spirituelle, ce sont des signes d'amour pour Dieu, cet amour qui va naturellement découler en amour du prochain.
Voyez-vous, dans ce passage, Jésus n'oppose pas la Loi et l'amoiur, mais il ne les confond pas non plus. Il ne dit pas que la Loi est amour; il ne dit pas que l'amour est loi. Ce sont deux choses distinctes mais qui, chez un chrétien, vont travailler ensemble. On peut dire que le chrétien est un train. Pour aller droit, il a besoin de la Loi. Ce sont les rails. Mais les rails ne font pas avancer le train. Il faut un moteur, et ce moteur, c'est l'amour. Sans amour, on ne peut pas garder la Loi, et notre amour a besoin d'être guidé par la Loi dans son expression pratique, que ce soit envers Dieu ou envers notre prochain.
Nous avons beaucoup parlé d'amour jusqu'à présent. Et c'est une chose terrible. Car une fois que nous avons réalisé que Dieu nous commande de l'aimer de tout notre coeur et de toute notre force et notre prochain comme nous-mêmes, nous réalisons à quel point nous aimons peu, nous aimons mal, nous aimons par intermittence. Heureusement, Jésus nous ouvre un chemin. Il reprend la Parole et demande « Que pensez-vous du Messie? ». le lien n'est pas évident. Il est pourtant vital.


C'est comme si Jésus disait: « vous savez, c'était une bonne question que vous m'avez posée sur le plus grand commandement. A présent; dites-moi: comment allez-vous le garder ce premier commandement? Et le deuxième? Et le troisième?... Parce que si vous êtes honnêtes, vous vous rendez compte que personne n'a jamais aimé de façon aussi complète, personne n'a jamais obéi parfaitement»
Personne...sauf le Christ, sauf Jésus qui a obéi parfaitement à notre place, pour que nous soyons libérés de nos fautes. Mais, de plus, Jésus nous permet d'aimer. Jean dit « nous aimons Dieu parce qu'il nous a aimés le premier. » 1 Jean 4.19. Nous pouvons aimer Dieu parce que Dieu nous a d'abord aimés. Et Peul en Galates 5.22, dit que l'amour est le premier des fruits de l'Esprit. Pas le fruit de nos efforts et de notre bonne volonté, mais le fruit de l'Esprit, un fruit qui vient directement de la présence du Seigneur dans nos vies. Comme l'a si bien dit au 19ème siècle le grand prédicateur anglican JC Ryle: « sans régénération et sans foi en Christ, il est impossible d'aimer Dieu et les hommes ». Voilà pourquoi, si l'Eglise veut vraiment aider à bâtir une société de l'amour, elle ne devrait rien faire d'autre que de prêcher inlassablement le pardon des péchés en Christ et l'oeuvre régénératrice du Saint-Esprit.
Nos contemporains sont de plus en plus nombreux à se lamenter sur le perte complète de valeurs de notre société; sur le règne de l'argent et l'immoralité grandissante. Mais notre espoir ne tient pas dans je ne sais quel réarmement moral. La France n'aura d'avenir que si elle revient à Christ, à une justcie selon la Parole de Dieu et à un amour authentique. Voilà pourquoi Jésus demande « que pensez-vous du Messie »? C'est la grande et seule question. Car si nous voulons aimer Dieu, il faut connaître son amour, et on ne connaît son amour qu'en connaissant son Fils. Croyez en lui.

dimanche 16 octobre 2011

EXODE 27.9-19


27.9 Tu feras le parvis du tabernacle. Du côté du midi, il y aura, pour former le parvis, des toiles de fin lin retors, sur une longueur de cent coudées pour ce premier côté, 27.10 avec vingt colonnes posant sur vingt bases d'airain; les crochets des colonnes et leurs tringles seront d'argent. 27.11 Du côté du nord, il y aura également des toiles sur une longueur de cent coudées, avec vingt colonnes et leurs vingt bases d'airain; les crochets des colonnes et leurs tringles seront d'argent. 27.12 Du côté de l'occident, il y aura pour la largeur du parvis cinquante coudées de toiles, avec dix colonnes et leurs dix bases. 27.13 Du côté de l'orient, sur les cinquante coudées de largeur du parvis,
27.14 il y aura quinze coudées de toiles pour une aile, avec trois colonnes et leurs trois bases, 27.15 et quinze coudées de toiles pour la seconde aile, avec trois colonnes et leurs trois bases. 27.16 Pour la porte du parvis il y aura un rideau de vingt coudées, bleu, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors, en ouvrage de broderie, avec quatre colonnes et leurs quatre bases. 27.17 Toutes les colonnes formant l'enceinte du parvis auront des tringles d'argent, des crochets d'argent, et des bases d'airain. 27.18 La longueur du parvis sera de cent coudées, sa largeur de cinquante de chaque côté, et sa hauteur de cinq coudées; les toiles seront de fin lin retors, et les bases d'airain. 27.19 Tous les ustensiles destinés au service du tabernacle, tous ses pieux, et tous les pieux du parvis, seront d'airain.




Chers frères et soeurs,
chers amis,


Nous commençons notre exploration du tabernacle qui était au milieu du peuple d’Israël. Nous allons faire une visite guidée des lieux en prenant soin d’étudier, un par un, les principaux objets du tabernacle. Nous ne suivrons pas l’ordre du texte biblique chapitre par chapitre, mais plutôt l’ordre dans lequel les objets se présentent du point de vue d’un Israélite qui se rendait à la tente de la rencontre. Mais pourquoi s’attarder à connaître une vieille construction qui date de 3500 ans et qui est disparue depuis longtemps? Pourquoi s’intéresser à tous ces détails qui, apparemment, n’ont pas grand chose à voir avec notre vie? Parce que cette vieille construction nous parle de Jésus-Christ. Tout ce que Dieu nous dit dans sa Parole est utile pour notre salut et pour notre vie chrétienne. La tente de la rencontre nous fait connaître beaucoup de choses sur Dieu, sur nousmêmes, sur Jésus et sur la communion que Dieu veut avoir avec son peuple. Quand nous lisons tous ces détails, gardons bien à l’esprit que tous ces symboles ont été accomplis par Jésus.


La tente de la rencontre nous renvoie à une problématique trop oubliée aujourd 'hui: celle de la présence d'un Dieu infiniment saint, bon et juste au milieu d'un peuple ô combien imparfait. Comment des pécheurs comme nous peuvent-ils avoir accès au Dieu trois fois saint? Comment vivre en paix avec Dieu? Pour Israël, c’était une question brûlante et pour nous aussi. Comment répondons-nous à cette question?


Nous débutons notre exploration en commençant par le périmètre, la clôture qui entoure la tente et le parvis. Cette clôture avec sa porte d’entrée nous dit essentiellement deux choses :


1. Premièrement : Arrêtez! N’entrez pas! Je suis un Dieu juste et saint!


2. Deuxièmement : Venez! Entrez! Je suis un Dieu plein de grâce!


1. Arrêtez! N’entrez pas! Je suis un Dieu juste et saint!


Nous sommes au pied du mont Sinaï. Dieu vient de délivrer Israël de son esclavage en Égypte.


Dieu fait maintenant alliance avec eux sur la montagne du Sinaï. Moïse reçoit les tables de la loi. Il reçoit en même temps toute une série d’instructions pour la construction de la tente de la rencontre (Ex. 25 à 31). Les ouvriers vont par la suite construire cette tente avec tous ses objets (Ex. 35 à 39). Une fois construite, elle sera consacrée au service de Dieu et Dieu va y entrer pour habiter avec son peuple (Ex. 40). Dieu a manifesté sa gloire en


Égypte. Il a manifesté sa gloire sur le Sinaï. Et maintenant il va manifester sa gloire au milieu d’Israël. Dieu est présent au milieu de son Église pour vivre en communion avec son peuple et pour le conduire vers la terre promise.


Le peuple d’Israël est en route vers cette terre promise. Chaque fois qu’ils arrêtent, ils vivent sous la tente. Leur camp est immense. Ils sont plus de deux millions de personnes à voyager dans le désert. Au milieu du camp, nous avons cette fameuse tente de la rencontre.Dieu au milieu de son peuple. Israël ne voyage pas seul. Leur Dieu voyage avec eux.


Ce tabernacle est en plein centre du camp. Il occupe un grand espace. La première chose qu’on voit, c’est cette grande clôture. Au sud et au nord, elle est longue de 100 coudées. À l’est et à l’ouest, elle est large de 50 coudées ( 50 mètres par 25 mètres). Un rectangle deux fois plus long que large. Une forme symétrique qui reflète la perfection de Dieu.


Les Israélites ne peuvent pas voir dans le parvis à l’intérieur de la clôture. Ils voient seulement le dessus de la tente qui dépasse. La clôture en toile tout autour les empêche de voir ce qui se passe à l’intérieur du parvis, car elle est trop haute. Elle mesure 5 coudées de haut, plus de 2 mètres. Même les hommes de grande taille sont incapables de voir de l’autre côté. Dans les schémas qu’on nous présente habituellement, comme celui que vous avez, on peut voir à l’intérieur comme si on survolait la scène. Les Israélites n’avaient pas ce point de vue. Le tabernacle est au milieu du camp, entouré des 12 tribusd’Israël, avec des milliers de tentes tout autour. La toile remplit bien sa fonction protectrice. Elle est toute cousue ensemble. Il n’y a pas de fente par laquelle on peut regarder à l’intérieur. Les 60 poteaux de soutien sont tous à l’intérieur, solidement ancrés dans des gros socles en bronze. La clôture est portative, mais elle est solide.


Le message est très clair pour tout Israélite. « Stop! Arrêtez! Accès interdit ». Vous n’avez pas le droit de passer n’importe où vous voulez. Mais pourquoi? Pourquoi le Dieu d’Israël, qui a bien voulu habiter au milieu d’eux, pourquoi place-t-il une barrière entre lui et son peuple? Pourquoi une grande clôture?


Cette clôture se voit de loin. Elle est faite en toile de fin lin, un tissu de couleur blanche. La clôture blanche se voit très bien, c’est frappant, c’est éclatant, c'est aveuglant même. Tout les Israëlites peuvent la voir. Oui, certainement, Dieu est présent avec nous. Même les crochets au-dessus des poteaux qui tiennent la toile s’harmonisent avec la toile. Ces crochets sont en argent. La toile blanche et les crochets en argent : symbole de pureté, symbole de justice et de sainteté. Ps. 12:6 : « Les paroles de l’Éternel sont des paroles pures; un argent éprouvé. » L’argent représente la pureté. En Apoc. 19:8, Jésus est symboliquement « vêtu de fin lin, éclatant et pur ». Le fin lin représente la pureté. La clôture blanche avec ses crochets est le symbole de la justice parfaite de Dieu. Le Dieu saint qui est au ciel a bien voulu venir habiter sur la poussière de la terre, dans le désert, au milieu de son peuple.


Comme Jésus, plus tard, qui a bien voulu venir marcher sur cette terre corrompue. Mais Dieu ne se mélange pas au péché. Il est saint, juste et pur. Voilà pourquoi il est interdit d’entrer n’importe comment dans sa présence. Stop! Arrêtez! Je suis juste. On n’entre pas n’importe comment.


Aujourd’hui, beaucoup de gens pensent qu’on peut s’approcher de Dieu comme on veut. Il est tellement sympa, Dieu, si gentil...!


Éz. 18:20 : « L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. » Pourquoi celui qui pèche doit-il mourir? Parce que Dieu est juste. Il est absolument pur et parfait. Hab. 1:13 : « Tes yeux sont trop purs pour voir le mal. ». Qu’arriverait-il si quelqu’un osait passer par dessus la clôture? Le jugement de Dieu s’abattrait sur lui. Qu’arriverait-il aujourd’hui si quelqu’un essayait d’entrer au ciel? Qu’arriverait-il si on essayait d’y entrer par nos propres moyens? Nous devrions mourir. Ce n’est pas vrai que tous les chemins mènent au ciel. Un jour, il nous faudra tous nous présenter devant Dieu. Héb. 9:27: « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement.» La clôture est un sérieux avertissement. Dieu est pur. Dieu est juste et saint. Il ne peut pas voir le péché.


Comment nous approchons-nous de Dieu? On vient au culte ensemble le dimanche. Ça peut devenir une simple routine, sans préparation et sans prendre conscience qu’on entre dans la présence de Dieu. Et puis, chaque jour de la semaine, comment rencontrez-vous Dieu? On fait peut-être sa courte prière le matin, et le reste de la journée on oublie Dieu. On est totalement absorbé par son travail ou ses activités. Tout tourne autour de moi. Dieu est mis de côté, dans un petit coin. La clôture blanche nous dit : Stop! Arrêtez! Considérez qui est Dieu! Je suis saint, pur et parfait. Vous ne pouvez pas me tasser dans le coin. J’occupe la place centrale. J’ai bâti ma maison en plein milieu de votre vie et même dans vos coeurs. Vous êtes le temple du Saint-Esprit.


Que faites-vous de la présence de Dieu? En sommes-nous conscients? Est-ce que nous nous humilions quand nous péchons? Avons-nous le coeur brisé quand nous désobéissons à sa Parole? Cherchons-nous à lui plaire dans tout ce que nous faisons? Sommes-nous remplis d'un saint respect pour notre Dieu?


Chers frères et soeurs, nous avons besoin d’une parole d’encouragement. La clôture blanche n’est pas une interdiction absolue d’entrer. La clôture est un avertissement. Attention! Je suis un Dieu juste et saint, entièrement pur. On n’entre pas n’importe comment dans ma présence. Mais on peut y entrer. Il y a une espérance. Dieu n’a pas planté sa tente au milieu de son peuple pour


rester loin et distant. Il a construit sa maison pour vivre parmi son peuple. Il veut que nous venions dans sa présence. La toile blanche est la première chose qu’on voit, symbole d'une sainteté aveuglante,mais ce n’est pas tout. Dieu a prévu une porte d’entrée. Cette porte d'entrée nous lance le message suivant :






2. Venez! Entrez! Je suis un Dieu plein de grâce!


Cherchons donc la porte. Où est-elle? Exode 27:16 nous en parle : « Pour la porte du parvis il y aura un rideau de vingt coudées, bleu, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors, en ouvrage de broderie, avec quatre colonnes et leurs quatre bases. »


L’entrée est facile à trouver. N’importe quel Israélite sait où la trouver. Elle est toujours à l’est. Même si vous ne connaissez pas vos points cardinaux, ce n’est pas grave. C’est facile. Le soleil se lève à l’est, c’est par là qu’est l’entrée.


Aujourd’hui encore, la porte d’entrée est facile à trouver. Jésus nous dit en Jean 10:9: « Moi, je suis la porte; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. » C'est simple. Il n’existe qu’une seule porte qui nous permet d’entrer dans la présence de Dieu et cette porte c’est Jésus-Christ, sa personne et son oeuvre. Il suffit de le connaître par sa Parole et de croire en lui. Il est impossible de venir auprès de Dieu par un autre moyen. Jésus n’a pas dit : «Je suis une des portes d’entrée possibles. » Il a dit : « Je suis LA porte. » Il n’y a qu’une seule entrée qui nous permet d’aller au ciel. Cette entréen’est pas cachée. Elle est clairement révélée. Il suffit d’y entrer par la foi. Venez! Entrez dans ma présence! Je suis un Dieu plein de grâce!


Dans l’Ancien Testament, le rideau qui servait de porte était magnifique. On ne pouvait pas le manquer avec toutes ses belles couleurs et ses belles broderies. bleu, pourpre et cramoisi (rouge foncé) mêlés de lin blanc.






Et ces couleurs, par leur symbolisme, nous parlent de Jésus et de son oeuvre:


dans l'antiquité, le pourpre était la couleur des tuniques des dignitaires et des rois. Le pourpre nous rappelle que Jésus est le Roi des rois le Seigneurs des Seigneurs. Cette royauté de Christ, l'Evangile selon Matthieu la présente largement.


Le cramoisi (rouge profond) évoque le sang que Christ a versé pour le pardon de nos fautes. Il correspond à la notion de service et de sacrifice mise en relief par l'Evangile de Marc.


Le blanc du lin est symbole de pureté et évoque l'humanité parfaite de Christ, telle que la revèle l'Evangile selon Luc.


Enfin, le bleu est la couleur du ciel d'où est descendu le Fils de Dieu, thème évident de l'Evangile selon Jean.


Nous le voyons les quatres couleurs et les quatres colonnes préfigurent la personne de Christ, telle qu'elle est révélée dans le témoignage des quatres évangiles. C'est sans doute dout le grand message de cette porte du Tabernacle. Par elle comme par Jésus-Christ, Dieu nous dit: Venez, entrez dans ma présence! Je suis un Dieu plein de grâce!


Dans l’Ancien Testament, la porte d’entrée était grande: 20 coudées de large (10 mètres). Tout le peuple de Dieu peut y entrer, pas seulement les prêtres et le grand-prêtre. Tous, hommes, femmes, enfants. Les animaux doivent aussi entrer, agneaux, moutons, boeufs, offerts en sacrifice. Le parvis est accessible à tous ceux qui viennent offrir des sacrifices. Vous avezpéché et vous cherchez le pardon de Dieu? C’est là où vous le trouverez. Vous avez des raisons de remercier Dieu? C’est le bon endroit. Vous avez besoin d’un secours spécial? Venez! Entrez dans mes parvis! Je suis un Dieu plein de grâce! Aujourd’hui, Jésus nous invite tous à venir. « Moi, jesuis la porte; si quelqu’un entre par moi (qui que ce soit), il sera sauvé. » La bonne nouvelle de l’Évangile est offerte à tous. Faisons l’effort d’inviter tout le monde. Rom. 1:16 : « Car je n’ai pas honte de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » Le jourde la Pentecôte, l’apôtre Pierre a dit: « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. » (Ac. 2:21). Quiconque! Dieu est capable de sauver les plus endurcies. Ne disons jamais: Je ne vais pas lui parler de l’Évangile parce que c’est sûr qu’il ne va pas vouloir en entendre parler.


Non! Le bras de Dieu n’est pas trop court pour sauver. Nous sommes tous pécheurs, et si nous sommes nous-mêmes entrés par la porte, c’est parce que Dieu a fait un grand miracle dans notre vie.


Si vous êtes impressionnés par la blancheur et la pureté de la clôture, si la justice de Dieu vous fait peur, si vous vous sentez totalement indignes, sachez que Jésus vous invite personnellement.


Il a préparé le moyen d’entrer. Il a subi la colère de Dieu à notre place. Il a satisfait la justice de Dieu pour que nous puissions entrer librement. Jésus a dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mesinstructions, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. » (Matt. 11:28).


Quelle belle invitation! En Israël, on ne se contentait pas d’entrer une seule fois dans la présence de Dieu. On y entrait souvent, régulièrement. Venez, revenez sans cesse dans la présence de Dieu. Il est plein de grâce. C’est une joie et un privilège d’entrer. Jésus nous accueille et nous reçoit. Ps. 100:4 : « Entrez dans ses portes avec reconnaissance, dans ses parvisavec la louange! Célébrez-le, bénissez son nom! Car l’Éternel est bon; sa bienveillance dure toujours. » Amen.

dimanche 9 octobre 2011

COLOSSIENS 2.6-7

Chers frères et soeurs en Jésus-Christ,
chers amis,

J'ai terminé récemment dans mon plan de lecture quotidienne de la Bible la lecture de la lettre de Paul aux Colossiens, et le Seigneur m'a mis à coeur de partager avec vous certaines pensées que cette lecture m'a inspirées. Paul a écrit cette lettre à une église qu'il n'avait jamais visitée, mais dont il savait qu'elle était confrontée à une grave maladie spirituelle. En effet, les chrétiens de la ville de Colosses étaient tombés dans le syncrétisme, c'est-à-dire qu'ils mélangeaient des idées venus de philosophies et de religions divers (le paganisme, le judaïsme, la pensée grecque) avec la vérité chrétienne.
Le résultat de cette confusion était une doctrine qui affirmait qu'il était nécessaire de passer à un niveau spirituel supérieur en acquérant une connaissance particulière et qui niait Dieu que Christ était Dieu et Sauveur. En clair, il fallait aller plus loin, plus haut que Christ, qui n'était qu'une étape.
Bien sûr, l'apôtre réagit à cette erreur et, dans sa lettre, il réaffirme avec force la divinité de Jésus et sa mort expiatoire. Paul consacre aussi tout un développement sur le thème de l'union du croyant avec le Christ, union qui nous procure la force nécessaire à la vie chrétienne. En fait, le thème tout entier de Colossiens peut être résumé ainsi: « en Christ, vous avez tout ce dont vous avez besoin pour croître dans la grâce. Vous n'avez pas besoin de quelque chose en plus pour approfondir votre vie de foi, mais vous avez besoin de rester attachés au Seigneur et à lui seul ». Avec ceci en tête, je vous invite à présent à entendre Colossiens 2.1-7:

« 1Je veux, en effet, que vous sachiez quel grand combat je soutiens pour vous, pour ceux de Laodicée et pour tous ceux qui n'ont pas vu mon visage, 2afin que leur cœur soit consolé, qu'ils soient unis dans l'amour et enrichis d'une pleine certitude de l'intelligence, pour connaître le mystère de Dieu, Christ, 3en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. 4Je dis cela, afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants. 5Car si je suis absent de corps je suis avec vous en esprit, voyant avec joie le bon ordre (qui règne) parmi vous et la solidité de votre foi en Christ. 6Ainsi, comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur, marchez en lui ; 7soyez enracinés et fondés en lui, affermis dans la foi d'après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces.  »

« 6Ainsi, comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur, marchez en lui ; 7soyez enracinés et fondés en lui, affermis dans la foi d'après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces.  »
Ces deux derniers versets de notre passage contiennent la substantifique moëlle du message de Paul en Colossiens. Nous y trouvons deux idées importantes: que les chrétiens demeurent fidèles à Christ, mais aussi qu'ils grandissent. Car Paul n'était pas hostile du tout à l'idée de croissance spirituelle. Ce qu'il rejetait, c'était l'idée selon laquelle cette croissance pouvait se faire au delà, au dessus de Christ comme cela était enseigné par les faux docteurs de Colosses. Non, dit Paul, vous commencez avec Christ et vous continuez avec Christ. Voilà pourquoi il dit « tout comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur, marchez en lui ». Dans ces versets, Paul nous présente quatre grandes vérités qui ont trait à la vie du chrétien, à la croissance du chrétien, à la foi du chrétien et à l'action de grâces du chrétien. Ce sont ces quatres vérités que je vous invite à explorer ce matin.

Tout d'abord, Paul nous parle de la vie du chrétien, de sa marche.  « Ainsi, comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur, marchez en lui ». Paul emprunte ici une expression hébraïque, que l'on trouve au Psaume1 « Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants ». Marcher, ça veut dire « vivre ». Vous avez reçu Christ, c'était le début du voyage, à présent continuez dans votre vie quotidienne, vivez en lui puisqu'il est en vous. Que votre attitude soit en accord avec la foi que vous professez.
Mais attention; la vie chrétienne commence avec Christ et elle se poursuit aussi avec Christ. Si c'est lui qui nous sauve, c'est aussi lui qui va nous faire grandir.
Cela nous amène tout droit à la croissance du chrétien, que Paul traite de façon pratique au v.7: lorsqu'il dit: « soyez enracinés et fondés en lui ».
Ici, je pense qu'il vaudrait mieux traduire par « ayant été enracinés et étant édifiés en lui » pour rendre compte des nuances du texte grec. Nous avons été enracinés en Christ (passé et passif) et nous sommes en train d'être construits en lui, comme une maison qui s'élève. Cette phrase nous rappelle que la vie chrétienne implique la croissance spirituelle. Ce ne sont pas des impératifs que nous avons là, ce sont des participes passés (et passifs). Paul n'est pas en train de dire « grandissez!! » il dit « vous allez grandir ». La croissance n'est pas réservée à une mince élite, elle constitue la vie chrétienne normale et elle vient, non pas de notre force, mais du Seigneur. Car nous sommes « édifiés en lui ». En Christ, et en Christ seul. Nous ne grandirons jamais que dans le cadre de notre relation avec Christ et parce que nous sommes en relation avec Christ, unis à lui. Le grand prédicateur écossais Robert Murray Mc Cheyne a dit un jour « rien ne prospère dans mon âme si elle ne connaît pas de croissance ». Etes-vous en train de croître? Ou bien avez-vous stagné, voire reculé? Connaissez-vous mieux votre Sauveur et sa Parole qu'en octobre 2010? Trouvez-vous en vous les signes de la croissance? Paul s'attend à les y trouver. L'apôtre s'attend à voir les chrétiens grandir. C'est la première chose. D'abord, nous confessons notre foi en Christ, puis nous allons grandir.

La deuxième partie du verset 7 est « affermis dans la foi d'après les instructions qui vous ont été données » ou encore «  affermis dans la foi telle qu'elle vous a été enseignée ». Paul nous rappelle ici que la vie chrétienne implique de croire en la vérité. En d'autres termes, Paul nous dit que les chrétiens sont fondés sur ce qui est appelé aileurs la « foi transmise aux saints une fois pour toutes ». Une fois pour toutes, c'est-à-dire que notre foi n'a pas à être adaptée à toutes les modes qui, au fil des époques, peuvent contaminer le monde qui nous entoure. Il ne s'agit donc pas de croire pour croire. Il ne s'agit pas de croire en n'importe quoi. Il s'agit de croire en la vérité. Les marques de l'église fidèle, nous les trouvons dans la description que le livre des Actes donne de l'église de Jérusalem: « Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. » (Actes 2.42).
Frères et soeurs, il ne peut pas y avoir d'église saine et de chrétiens en bonne santé spirituelle là où la Bible n'est pas entièrement reçue. Il est important de souligner ceci, alors que l'Eglise est aujourd'hui confrontée à une grave crise, à cause justement de l'érosion de l'autorité de la Parole de Dieu. Le venin de l'erreur se répand un peu partout et, ce qui est encore plus grave, l'erreur et la vérité sont trop souvent mises sur le même plan. Prenons garde à rester attachés à la vraie foi. C'est ce que dit Paul dans notre passage: «que personne ne vous trompe par des discours séduisants » et plus loin « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie selon la tradition des hommes, selon les principes élémentaires du monde, et non selon Christ. ». Faites attention, car on pourrait vous tromper. Alors, sachons imiter les croyants de Bérée qui « accueillirent la Parole avec beaucoup d'ardeur, en examinant chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu'on leur disait était exact » (Actes 17.11).
Etre « affermis dans la foi », c'est donc croire en la vérité biblique, dans son ensemble. Là encore, laissez-moi vous poser quelques questions. La vérité est-elle importante pour vous ou vous laissez-vous piéger par le relativisme qui dit que tout se vaut? Etes vous attiré par les vaines et fausses philosophies qui ont cours actuellement? Ou bien lisez-vous votre Bible chaque jour, pour y entendre la voix de votre Dieu? La laissez-vous corriger certaines de vos attitudes et modeler votre réalité? C'est un signe certain de croissance spirituelle, et l'apôtre nous dit que cette dernière ne peut pas exister autre part que dans la foi « transmise aux saints une fois pour toutes ».
Finalement, à la fin du v.7, Paul ajoute ces mots: « abondez en actions de grâces. » Ici, l'apôtre nous enseigne que la vie chrétienne implique l'action de grâces, le remerciement adressé à Dieu.
Et notez bien que cette action de grâces est abondante. Cette action de grâces, à laquelle nous avons déjà réfléchi ensemble la semaine dernière lors de la Fête des Récoltes, contient deux éléments. D'une part, la gratitude envers Dieu nous élève au dessus de nous mêmes, car si nous savons dire « merci » pour tous les dons reçus, nous nous plaçons dans une attitude d'humilité, où nous refusons de dire que nous avons « des droits », des « avantages acquis » qui nous seraient dûs. D'autre part, la gratitude tourne nos regards vers Dieu, de qui nous attendons tous ce dont nous avons besoin pour vivre, et avant tout ce qu'il nous faut pour notre croissance spirituelle. C'est donc à ce Père qui nous aime et prend soin de nous de nous que revient toute le gloire. L'action de grâces est quelque chose qui débute par l'humilité et s'achève par la louange.
Et cette action de grâces, Paul la considère comme une des marques contitutives de la vie chrétienne. L'ingratitude est donc le signe d'une maladie de l'âme. Nous pouvons donc abonder en actions de grâces, mais on peut aussi dire que cette abondance nous enrichit. Pourquoi? Je pense que vous connaissez tous des gens aisés en termes financiers et qui, quand on leur parle, témoignent d'une grande insatisfaction, d'un état d'esprit très amer. En revanche, on peut voir des chrétiens au train de vie très modeste manifester constamment une grande gratitude envers Dieu. La différence entre les deux groupes est simple: les uns sont riches matériellement et pauvres spirituellement, les autres pauvres en termes économiques et riches sur le plan spirituel. Certains d'entre nous traversent des temps difficiles, à plusieurs niveaux. Comment ne pas tomber dans l'amertume? En comptant les bienfaits de Dieu et en les mettant tous devant nos yeux, comme le dit le chant biblique pour enfants. Ces bienfaits de tous ordres passés, présents et futurs. C'est un témoignage puissant, dans notre société tellement insatisfaite, que de montrer notre gratitude pour tout ce que nous avons reçu de Dieu. Cela montre la richesse de la foi et les bénédictions que Dieu accorde à ceux qu'il aime.


En conclusion, la Bible nous a appris ce matin que le chrétien qui grandit est fermement établi dans la vraie foi, enraciné en Christ et riche en actions de grâces. Est-ce que les chrétiens vont croître vers une connaissance plus profonde de Christ. Absolument. Est-ce que la croissance spirituelle implique d'aller au-delà de Christ? Jamais de la vie! En Christ sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. Tous les trésors: il n'y a pas à aller voir plus loin, il faut juste sonder ces trésors qui sont là, devant nous.
Alors, quand une fois menteuse vient nous dire « Tu as Jésus, mais il te faut quelque chose en plus » sachons dire « non, il me faut juste plus de Jésus ».
En lui nous avons tout pour vivre et grandir. Qu'il reste notre rocher et notre appui.


Amen.


dimanche 2 octobre 2011

LUC 12.13-21 (Fêtes des récoltes 2011)

13 Du milieu de la foule, quelqu'un dit à Jésus: «Maître, dis à mon frère de partager notre héritage avec moi.»
14 Jésus lui répondit: «Qui m'a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages?»
15 Puis il leur dit: «Gardez-vous avec soin de toute soif de posséder, car la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, même s'il est dans l'abondance.»
16 Il leur dit cette parabole: «Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté. 17 Il raisonnait en lui-même, disant: 'Que vais-je faire? En effet, je n'ai pas de place pour rentrer ma récolte.
18 Voici ce que je vais faire, se dit-il: j'abattrai mes greniers, j'en construirai de plus grands, j'y amasserai toute ma récolte et tous mes biens,
19 et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour de nombreuses années; repose-toi, mange, bois et réjouis-toi.' 20 Mais Dieu lui dit: 'Homme dépourvu de bon sens! Cette nuit même, ton âme te sera redemandée, et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il?'
21 Voilà quelle est la situation de celui qui amasse des trésors pour lui-même et qui n'est pas riche pour Dieu.»



Chers frères et soeurs,
chers amis,

La question que Jésus pose au début de cet évangile peut sembler étrange: «Qui m'a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages?». N'est-ce pas le Seigneur qui parle ici, le Fils de Dieu, celui qui jugera les vivants et les morts lors de son retour, celui qui a dit « toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre »? Jésus avait certainement le droit de régler cette dispute entre deux frères s'il l'avait choisi.
Quand Jésus répond ainsi, il se prononce donc sur deux points. Tout d'abord, la notion de vocation. Il dit en substance à l'homme: « des juges ont été établis par Dieu pour rendre la justice dans ce genre de questions. N'essaie pas de contourner les autorités terrestres que j'ai établies ». Mais, surtout, Jésus refuse d'être instrumentalisé: « mon ami, le Père ne m'a pas envoyé pour être un dans ta poursuite des richesses. Tu as l'air de vouloir de servir de moi comme un moyen. Je ne suis pas un moyen. Je suis la fin ».
Il est parfois tenant de d'agir ainsi avec Jésus, de vouloir le détourner du sens de sa mission telle qu'il l'a lui-même exprimé. C'est ce qui arrive notamment dans la dangereuse hérésie de « l'évangile de la prospérité », qui affirme que si nous sommes bien obéissants, le Seigneur nous bénira de toutes sortes de biens matériels, nous rendra riches, heureux et en bonne santé. Frères et soeurs, c'est une erreur de s'approcher de Jésus pour obtenir des choses terrestres, un peu comme ces enfants qui n'obéissent à leurs parents que pour obtenir une récompense. Quand notre seul motif pour entrer dans la voie chrétienne est d'obtenir des biens matériels, nous disons à Jésus: « Maître, dis à mon frère de partager notre héritage avec moi. »
Si Jésus refuse d'établir un lien avec cet homme qui vient vers lui, c'est parce qu'il en a compris le motif principal: l'avidité.
«Gardez-vous avec soin de toute soif de posséder » dit Jésus. Ces mots font écho à d'autres, que nous connaissons bien: « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les mites et la rouille détruisent et où les voleurs percent les murs pour voler,20 mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où les mites et la rouille ne détruisent pas et où les voleurs ne peuvent pas percer les murs ni voler! 21 En effet, là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur. » (Matthieu 6). Si la mort (qui arrive parfois si vite) peut nous séparer de ce que nous considérons notre trésor, nous sommes des fous et nous nous attachons à de faux trésors, qui partiront en poussière. Alors, amassons des trésors, mais dans le ciel. Nous serons alors riches pour Dieu.

Etre riches pour Dieu, cela veut dire placer notre vie avec Lui au dessus de toute autre chose. Cela veut dire chercher le Royaume de Dieu et sa justice, c'est faire confiance au « Père des lumières, en qui il n'y a ni changement ni l'ombre d'une variation, et de qui tout bienfait et tout don parfait descendent » (Jacques 1.17). Etre riche pour Dieu, c'est préférer investir dans la lecture de la Bible, la prière quotidienne, le culte du dimanche que dans d'autres « placements » bien plus risqués. Cette richesse en Dieu, cette foi, nous la montrons en donnant avec joie une part de ce qu'il nous a donné pour le bien des autres et de son Eglise, nous attachant au vrai Dieu, et non pas à Mammon. Réalisez-vous bien que si la quête fait partie de notre culte, c'est parce qu'il s'agit bien d'un acte spirituel, qui montre comment nous voyons nos biens matériels??
Cette parabole de Jésus explique clairement que tout ce que nous avons est un don. Car, remarquez le, il est dit que « Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté ». En d'autres termes, ce n'est pas l'homme qui avait produit, mais sa terre, que Dieu avait bénie. Alors, sans doute, l'homme avait envoyé des ouvriers dans son champ, mais sans la bénédiction de Dieu, sans le don de Dieu, tous ces efforts seraient restés vains.
A nous aussi, cette fête des récoltes et des actions de grâce nous rappelle que, même si nous avons travaillé dur pour avoir ce que nous avons, sans la bonté du Seigneur envers nous, nous n'aurions rien; rien matériellement et rien spirituellement. Les fruits de la terre qui nous nourissent, nos biens, notre famille, nos amis, tout cela est un pur don de Dieu. Et le coeur de l'action de grâces, c'est justement de nous rappeler à qui nous devons rendre gloire et dire merci, c'est de ramener toute choses à leur source.
C'est d'ailleurs tout le drame de notre riche. Vous savez que la parabole que nous méditons ce matin est souvent appelée « parabole du riche insensé ». Le problème de cet homme, ce n'est pas qu'il est riche. Le problème de cet homme, ce n'est pas qu'il gère ses biens; cela est au contraire tout à fait sensé et recommandable!! Non, cet homme est un insensé parce qu'il est un ingrat, parce qu'il refuse de reconnaître qu'il a été béni. Cela se voit d'ailleurs dans son discours « je vais faire ceci et cela, je vais pouvoir profiter de mon aisance ». Je, je,je: aucun mot, aucune pensée envers son Dieu. Le coeur de cet homme était tellement rempli de convoitise qu'il n'y avait même plus de place en lui pour le Seigneur.
Le chrétien fidèle, lui, prie « donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour » pour pouvoir nous rappeler que tout ce qu'il a vient de Dieu, et pour le recevoir d'un coeur reconnaissant. Toute la louange et l'honneur reviennent à notre grand Dieu qui, parce qu'il nous aime en Jésus-Christ, nous a donnés la nourriture, le vêtement, un toit et beaucoup plus encore. Le riche de notre histoire a été insensé parce qu'il a été incapble de prononcer trois mots « merci mon Dieu ». Trois petits mots, mais qui en fait réorientent complètement nos vies. Alors, chrétiens, disons avec David: « Bénis l'Eternel, mon âme! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom! 2 Bénis l'Eternel, mon âme, et n'oublie aucun de ses bienfaits! 3 C'est lui qui pardonne toutes tes fautes, qui guérit toutes tes maladies.4 C'est lui qui délivre ta vie de la tombe, qui te couronne de bonté et de compassion. 5 C'est lui qui rassasie de biens ta vieillesse, qui te fait rajeunir comme l'aigle. »
(Psaume 103.1-2)

En effet, frères et soeurs, le Seigneur ne vous donne pas seulement du pain terrestre. Il vous donne aussi le pain du ciel. Revenons encore une fois à notre évangile: « Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté. »
Jésus n'a t' il pas été enterré sur la terre d'un homme riche, Joseph d'Arimathée? Et cette terre là a vraiment porté beaucoup de fruit. Christ était la « semence de la femme » promise par Dieu, qui allait venir écraser la tête du serpent (voir Genèse 3). Jésus a dit « si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance. » Christ est mort pour nos péchés, il est ressuscité pour notre justification (Romains 4.25);
La semence de la femme a jailli dans la force de la résurrection, et elle nous donne ce pain et ce vin qui nous donnent par la foi la vie et le salut.
Comme le dit le psaume , "notre coupe déborde".
Notre plus grand trésor, ce n'est pas notre maison, notre compte en banque, même pas les êtres que nous aimons. Notre plus grand trésor, c'est Christ lui-même. C'est lui notre héritage, lui qui s'est fait pauvre alors qu'il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis (2 Corinthiens 8.9). Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour le juger, pour faire nos partages, mais mais pour que le monde soit sauvé par lui.
Dans sa grande compassion, il continue à nous donner ce dont nous avons vraiment besoin, pour ce monde-ci et pour l'autre. Alors, « Bénis l'Eternel, mon âme! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom! 2 Bénis l'Eternel, mon âme, et n'oublie aucun de ses bienfaits! »