lundi 19 mai 2008

2 Corinthiens 13-13

2 Corinthiens 13,13 : « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous ! »

Bonjour ! Bonne soirée ! Très bon voyage ! Bon rétablissement. Bon anniversaire ! Portez-vous bien ! Bonne réussite à vos examens… Ces formules passe-partout, nous les utilisons tous et plusieurs fois par jour. Même sur nos cartes de vœux, ou nos faire parts…
Il y a une centaine d'années, on osait encore se saluer ainsi : Que Dieu vous soit favorable ! Qu'il vous bénisse ! Ces salutations toutes naturelles se trouvent dans les vieux romans. On témoignait ainsi que Dieu pouvait intervenir pour protéger un voyage ou favoriser la réussite d’un projet. Donc, on osait mêler Dieu aux voeux et aux souhaits ! Mais aujourd'hui, on est devenu pudique. On préfère garder ses convictions pour soi…
Bien plus : on est souvent gêné devant les gens frappés par un malheur. On ne sait pas quoi dire. Pourtant, ce n’est pas un esprit de timidité que nous avons reçu. Alors quoi de plus beau que de rappeler la simplicité de l'Evangile : « Mon ami, Dieu connaît ta situation. Tu es entre ses mains. Il peut te faire du bien au-delà de ce que nous demandons ou pensons. »
C’est un très beau souhait. En cette fête de la Trinité, Paul nous propose une magnifique bénédiction. J’en ferai les trois points de ce sermon.
- Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ
- L’amour de Dieu
- Et la communion du Saint Esprit soient avec vous !


I
Je voudrais qu’une telle salutation ne devienne jamais une formule banale ! Ce sont les plus beaux vœux qu’on puisse imaginer. Savez-vous pourquoi ?
Parce que ces mots nous viennent de Dieu ; et derrière les mots, il y a l’autorité du Père, la grâce du Fils et la puissance de l’Esprit. Pas mal, non ? ! La moindre des choses serait d’y prêter un peu d’attention.

Il n’est pas question ici de chance ni de hasard, on ne vous recommande pas à la providence. Ces vœux possèdent davantage de valeur que la sincérité de leur auteur : quand Dieu nous bénit de grâce, d'amour et de sa présence, il nous donne aussitôt ce qu'il promet. Vous entendez, frères et sœurs ? Ce n’est que Paul qui s’adresse aux Corinthiens, et pourtant le Seigneur agit par ses paroles à cause des promesses qu’il a faites.
De même, quand le pasteur bénit l'assemblée à la fin du culte en prononçant la célèbre formulation d’Aaron : « Que le Seigneur vous bénisse et vous garde ! Que le Seigneur fasse luire sa face sur vous et qu’il vous accorde sa grâce ! Que le Seigneur tourne son visage vers vous et qu’il vous donne sa paix ! » ; à cet instant, votre berger ne prononce pas que des mots, mais un engagement divin en faveur du peuple. Et il ose le faire parce que Dieu le permet et le veut. Lorsque Dieu bénit, en effet, aussitôt son Esprit accomplit la promesse fidèlement ; elle nous atteints pour nous faire du bien… pour autant que les oreilles de la foi soient grandes ouvertes !
Ne pensez jamais que ces paroles n'engagent à rien ! La Bible est pleine d'exemples qui nous montrent que lorsque Dieu parle, on a tout intérêt à le prendre au sérieux : autant lorsqu'il promet le bonheur que lorsqu'il annonce le malheur.
C’est vrai, on peut faire la sourde oreille. On peut fermer son coeur à la parole du Seigneur. Mais quel dommage de s'exclure ainsi de son royaume !
Bon. Voici pour l’autorité de celui qui parle. Voyons à présent le contenu des paroles. Et pour commencer, une petite question d’attention. Il y a quelque-chose d’étrange dans la bénédiction de Paul aux Corinthiens ; une bizarrerie très insolite. Celui qui trouve gagne une copie du sermon. […]
Il s’agit de l’ordre des personnes citées : dans sa bénédiction, l'apôtre place le Fils avant le Père. C’est comme si j’avais commencé ce culte en disant : au nom du Fils, et du Père, et du saint Esprit. Si si ! Paul dit d’abord : Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous !
Pourquoi nomme-t-il le Fils en premier ? Pour nous rappeler l’origine de notre salut. C'est Jésus qui nous a donné accès au Père, parce qu'il a expié nos péchés et ouvert le chemin du ciel !
En fait, à y regarder de près, nous lui devons tout ! Par lui, Dieu nous pardonne et nous est favorable. Nos prières, nos méditations, nos sacrements, nos sermons n'ont de prix aux yeux de Dieu que dans le Nom de Jésus ! Paul écrit : Nous avons tout pleinement en lui ! C'est pourquoi Jésus se nomme lui-même «la porte, le chemin, la lumière, la Parole, la vie » sans lesquels le pécheur ne possède rien. Voilà pourquoi le Nom de Jésus revient des centaines de fois dans les évangiles et les épîtres. Il est lié à toutes nos bénédictions.
Donc, quand l'apôtre bénit l’Eglise de cette façon, en insistant sur « la grâce de notre Seigneur Jésus Christ», nous devrions savoir à quoi nous en tenir. Paul écrit (Rom 11, 36) : « C'est de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses. » Et dans sa superbe épître aux Ephésiens, il ajoute : Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire.
Pour que le Christ soit au coeur de notre bénédiction, cela sous-entend naturellement de bien comprendre son sacrifice et d’en estimer le prix. J’obtiens ce que les paroles expriment si je crois en sa victoire sur le péché, la mort, l'enfer et sur toutes les détresses de la vie.
Ce n’est pas une question de réflexion, il n’y a rien à décoder ni à analyser. Nous sommes, en quelque sorte, exposés à la grâce comme au rayon du soleil. Nous en avons besoin pour rester en bonne santé et rien ne peut les remplacer. Voilà pourquoi Paul commence toujours ses lettres en plaçant ses lecteurs sous la grâce du Christ.
Dans son épître aux Ephésiens, par exemple, l’apôtre demande que « Dieu leur donne un esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance, et qu'il illumine les yeux de leur cœur – les yeux de leur cœur…- pour qu'ils comprennent qu'elle est l'infinie puissance, force et grandeur que Dieu a déployées envers eux en Jésus-Christ ». Alors voyez, frères et sœurs, exposez-vous à la Parole, bronzez sous le soleil de sa justice ! Le Christ deviendra pour vous de plus en plus précieux et se retrouvera au centre de vos prières et de vos vœux !



II
Après nous avoir plongés au coeur de l’Evangile, Paul nous souhaite l'amour de Dieu ! C'est la deuxième partie de sa bénédiction.
Avec une foi bien fondée sur Jésus, nous possédons une certitude – je dirais même une garantie : l'amour du Père. Christ a tout fait pour que nous soyons sûrs d'être aimés de Dieu. Dans cet amour, sentons-nous parfaitement à l'aise !
Ne sommes-nous pas ses enfants ? Ne sommes-nous pas ses… héritiers, le peuple qui recevra un jour le royaume ? Ne l'oublions jamais, Jésus nous a ouvert le cœur du Père. Nous avons au ciel un Dieu qui nous voit avec une infinie tendresse.
C'est une chance d’avoir un papa qui nous aime ; sur terre, mais plus encore au ciel ! Cela devrait nous donner des ailes ! Normalement, cette assurance devrait remplacer définitivement tous nos antidépresseurs… Bon, je sais que les choses ne sont pas aussi simples. Pourtant, saint Jean écrit : Il n’y a pas de crainte dans l’amour ; l'amour parfait exclut la crainte. La crainte est liée à l’attente d’un châtiment. Ainsi, celui qui craint ne connaît pas l'amour dans sa perfection (1 Jean 4:18).
Voilà. Cela, c’est pour nous rappeler qu’il y a encore du travail ! Nous sommes aimés, et pourtant que de progrès à faire en amour…
Apprenons à être aimés de Dieu, frères et soeurs ! Voilà un objectif pour la vie entière ! Personne ne peut dire : j’ai épuisé le sujet et traité la question à fond. Si l’on y réfléchit bien, chaque promesse de la Bible devrait nous laisser sans voix. Un peu comme devant un chef-d’œuvre ; ou sous l’effet d’une vive émotion. Malheureusement, le péché vient souvent gâcher cette joie. Nos coups de foudre terrestres sont éphémères : c’est la règle. On pensait avoir tout vu, ou tout compris et la situation évolue dans un sens que l’on n’avait pas du tout prévu…
De même, dès que quelque chose ne va pas, dès qu'une épreuve nous abat, déjà nous remettons l'amour du Père en question ; nous doutons de sa sincérité. Un sentiment d’injustice nous envahit. Nous ne voyons que le bâton qui frappe et non la main qui bénit. Ou bien, nous ne voyons pas la correction paternelle : nous refusons d’admettre que Dieu ait besoin de nous rappeler à l’ordre par une épreuve désagréable... Nous n'y voyons que du négatif. La confiance se ternit. Nous nous sentons surveillés et non veillés.
Vous savez : c’est l’image biblique du pot de terre qui vient d’être fabriqué et qui envoie une lettre de réclamation au potier : « Ah ! Comme je suis malheureux d’avoir cette forme et cette couleur : tu ne pouvais pas tourner les choses autrement » ? De même, nous qui avons été créés par Dieu, nous pratiquons plus spontanément la réclamation que les remerciements ! Voilà pourquoi la bénédiction de Paul doit faire son chemin dans nos cœurs, quand il nous invite à recevoir l'amour de Dieu !



III
Cette bénédiction se termine par une invocation de la troisième personne de la Trinité : que la communion du Saint-Esprit soit avec vous !
Au cours de la vie chrétienne, on apprend à apprécier l'oeuvre de l’Esprit, surtout lorsque la foi n'en peut plus d'espérer et de croire. L’Esprit est Dieu au quotidien. Sans faire de bruit, il se faufile dans nos cœurs au moyen de la Parole et des sacrements. Et là, discrètement, il agit et renouvelle en nous le miracle de la foi. En dépit des contradictions de nos sentiments, malgré notre faiblesse, il nous rend persévérants !
Jésus nous a envoyé l'Esprit, appelé du beau nom de Consolateur ! Quoi de plus sécurisant ? Il est avec nous, comme un allié et un conseiller, prêt à intervenir à la moindre défaillance.
Il arrive parfois qu’un ami intercède en notre faveur auprès d’un élu, ou d’un employeur. Personne ne l’oblige et il ne vous demandera rien en échange. Il fait cela simplement par affection, et par fidélité. Eh bien : la Bible nous révèle que « l’Esprit lui-même prie Dieu en notre faveur, avec des supplications qu’aucune parole ne peut exprimer (Rm 8, 26). A ce titre, il est le meilleur des amis ; et cela depuis notre baptême – c’est vous dire s’il est fidèle !
Chaque fois qu’un chrétien médite un passage biblique, chaque fois qu'il se souvient d'une exhortation du Seigneur, chaque passage qui le console, qui le corrige, qui l’interpelle et le réveille, tout cela vient du Saint Esprit. Il ne reste pas en repos, surtout quand il nous voit faibles ou négligents, tièdes ou en danger. C'est lui qui produit en nous la volonté de rester auprès du Père. C'est lui qui est à l'oeuvre quand l'Ecriture déclare : « Par la puissance de Dieu vous êtes gardés dans la foi pour le salut ! »
Et la bénédiction divine s'accomplira, soyons en certains, car Paul écrit ici sous l’inspiration du saint Esprit.
En conclusion, suivez l’exemple des bénédictions bibliques. Pensez-y dans vos courriers, dans vos faire part de baptême et de mariage ; ne les réservez pas aux membres de la paroisse : osez surprendre vos amis et vos correspondants ! Osez votre foi au grand jour ! Rappelez-vous que la foi vient au contact de la Parole de Dieu, lorsqu’elle est prêchée dans une église fidèle.
Ne négligez pas tous les moyens qu’elle vous donne pour vous régaler de la présence du Seigneur, et soutenez-la sérieusement dans ses besoins et ses actions. Faites toujours plus de place en vos cœurs au Dieu trinitaire ; soyez un hôte attentionné, prévenant car vous avez besoin de cette présence !
C’est pourquoi permettez-moi de vous bénir de la même manière que l’apôtre : Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit, soient avec vous tous.
Amen !


Pasteur Poillet, Mulhouse

samedi 17 mai 2008

Actes 2.1-21

Pentecôte 2008


Beaucoup ont l’habitude de dire que le jour de la Pentecôte est l’anniversaire de l’Eglise. Même s’il est vrai que Dieu avait déjà un peuple dans l’Ancien Testament, la Pentecôte marque le début de quelque chose de radicalement nouveau. Mais le récit de ce jour en Actes contient tellement d’éléments extraordinaires que nous risquons d’en manquer le sens profond.

Ces éléments extraordinaires, ce sont ceux qui sont le plus souvent représentés dans les tableaux ou les icônes qui représentent ce qui s’est passé (v.1-8) : le vent, les langues de feu qui apparaissent sur la tête des disciples réunis dans la chambre haute, et surtout la capacité à parler des langues inconnues auparavant. Tout ça nous dépasse. C’est tellement loin de la petite vie (trop ?) tranquille de nos paroisses. On a l’impression que ça ne nous concerne pas, et que c’est bien au dessus de ce que nous avons jamais pu expérimenter. Et certains de se demander si l’Esprit n’a pas quitté l’Eglise et de rechercher les mêmes manifestations, notamment le parler en langues et les miracles. Pour ces chrétiens, il faut absolument retrouver la même puissance qui s’est manifesté lors de la Pentecôte. Mais l’important pour nous est de nous souvenir que l’œuvre du Saint Esprit est toujours liée à la Parole. L’Esprit, en fait, agit à travers la Parole de Dieu.

Cette Parole, elle s’adresse à chacun. Au verset 4, il nous est dit que tous ceux qui étaient présent (120 personnes) ont été rempli de l’Esprit. Pas seulement les apôtres !!Recevoir l’Esprit, c’est la caractéristique de tous les chrétiens, pas d’une élite spirituelle.
De la même façon, la liste des nations présentes ce jour-là à Jérusalem (v.9-11) montre que l’Evangile s’adresse à tous les peuples, qui peuvent l’entendre dans leur propre langue.

Le caractère central de la Parole en lien avec l’Esprit, nous le trouvons aussi chez Pierre. L’apôtre vient donc d’être rempli de l’Esprit. Que fait-il ? Se lance t’il dans une série de miracles? Non. Il prêche (v.14-36), en se basant sur les Ecritures de l’Ancien Testament et en annonçant clairement que quiconque invoquera le nom du Seigneur Jésus sera sauvé. Pierre s’est servi de la Parole pour expliquer à ceux qui se moquaient le sens véritable de ce qu’ils voyaient, Pierre utilise la Parole, au souffle de l’Esprit, parce qu’il sait que c’est elle qui peut
Encore aujourd’hui, l’annonce du salut en Christ par une prédication fidèle à la Parole reste la marque indéniable et nécessaire de l’œuvre du Saint Esprit dans une église. Pas les langues, pas les miracles : la prédication. La Parole, c’est à la fois la Bible et les sacrements. Parole invisible et Parole visible, parce que ces trois choses ont la même fonction : apporter la Bonne Nouvelle du Salut.

La Parole , l’eau du baptême, le pain et le vin de la sainte cène : voilà les moyens que Dieu a donné à son Eglise pour annoncer son message. Cela peut paraître dérisoire compte-tenu de la situation. Pour certains, ce n’est pas assez, ou c’est démodé. Croyons-nous que, par la puissance du Saint Esprit, Dieu peut agir comme il a choisi de le faire ? Ou voulons-nous nous mettre à sa place et bâtir des plans basés sur notre pauvre sagesse humaine ?
L’Esprit n’a pas abandonné l’Eglise, frères et sœurs. C’est peut-être plutôt l’Eglise qui a oublié qu’elle avait reçu l’Esprit.
Le peuple de Dieu doit continuer à avancer, à être le témoin fidèle de l’Evangile. Et cela nous concerne tous, chacun d’entre nous. Car l’Esprit n’a pas été donné seulement à quelques uns, mais à tous les croyants. Chaque chrétien, avec les moyens et les dons que l’Esprit lui a accordé, est appelé à apporter sa pierre à l’édifice.

Ce n’est peut-être pas toujours facile que de se confier au Saint-Esprit. Si nous le faisons, il dérangera peut-être nos habitudes, nous placera devant nos responsabilités, nous forcera à revoir certains plans et façons de faire. Mais nous pouvons être sûrs que nous serons équipés pour faire ce que nous avons à faire. Nous pouvons être sûrs que Dieu, qui a tenu sa promesse d’envoyer l’Esprit Saint sur son peuple lui fera accomplir exactement ce qu’il désire. A nous à présent de nous demander, « quel est le don que j’ai reçu du Saint Esprit, et comment est-ce que je peux l’utiliser pour le bien de mon église ? ». A nous, peut-être encore plus, de nous mettre sérieusement à l’écoute de ce que « l’Esprit dit aux églises ».


mercredi 7 mai 2008

"There will be blood"



La dureté âpre de ce film prend le spectateur à la gorge et l'emmène au bout des deux heures trente d'un récit captivant qui vous laisse saisi quand il s'achève.
Thomas Paul Anderson nous décrit la vie d'un homme qui va se laisser consummer par l'appât du gain et la haine. L'histoire débute à la fin des années 1890 et est centrée sur la personnage de Daniel Plainview (Daniel Day-Lewis), un prospecteur de pétrole à la poursuite de la fortune. Il arrive dans un petite ville perdue de Californie qui repose sans le savoir sur un immense champ de pétrole. C'est là qu'il rencontre un des personnages les plus fascinants du film, Eli Sunday, un jeune "pasteur" auto-proclamé. Plainview et Sunday font affaire, ce qui permet au premier de commencer l'extraction du pétrole.

Le reste du film est consacré à la description de l'ambition maladive de Plainview, qui finira par le détruire après avoir ravagé tout ce qui était à sa portée. L'interprétation magistrale de Daniel Day-Lewis domine le film. Ceux qui ont vu Gangs of New-York auront peut-être comme moi l'impression que Plainview est une sorte de petit-fils de Will le Boucher, interprété par le même acteur: même dureté, même sens de sa propre destinée que l'on est prêt à tout pour accomplir.

Le personnage de Sunday, joué par Paul Dano est en quelque sorte un pendant religieux de Plainview. Son "Eglise de la Troisième Révélation", fondée avec l'argent du pétrole, est une caricature de secte pré-Pentecôtiste. On y envoie les "perdus" en enfer, on y chasse les démons dans des exorcismes grandiloquent et théâtraux, mais l'Evangile y est complètement oublié. Sunday mène son église comme un business, et elle n'est d'ailleurs que cela, tant le message authentique de Jésus est complètement absent des shows du jeune prédicateur.

C'est en fait ce qui marque le plus dans ce film: l'absence complète de grâce, de pitié ou de bonté dans les rapports entre êtres humains. Plus encore qu'un colossal bûcher des vanités, c'est un téléscopages d'ambitions mégalomaniaques. Malheur au faible, au naïf, à l'homme honnête: la loi de la la jungle du marché le condamne. En cela, There will be blood nous renvoie aussi l'image de notre propre société et nous fait réfléchir sur nos propres destinées, tant individuelles que collectives.

Thomas Constantini




lundi 5 mai 2008

Assemblée générale synodale 2008

Tous les deux ans et alternativement en Alsace et en Région parisienne, l'Eglise évangélique luthérienne-Synode de France réunit son assemblée générale qui rassemble les délégués des différentes paroisses.
Le thème retenu cette année était:déployer et consolider!le règne de Dieu dans nos coeurs et autour de nous. Cette affirmation a été choisie à partir de cette parole imagée du Livre du Prophète Esaïe: "Agrandis l'espace de tes tentes(...)Renforce tes piquets" (Esaïe 54,2).